« […] la langue ne me fournit pas à propos l’expression de la vérité. J’abandonne une thèse, faute de mots qui rendissent bien mes raisons. J’ai au fond de mon cœur une chose, et j’en dis une autre. »
Diderot, Salon de 1767
Et il poursuit heureusement dans le même paragraphe :
« Voilà l’avantage de l’homme retiré dans la solitude. Il se parle, il s’interroge, il s’écoute, il s’écoute en silence. Sa sensation secrète se développe peu à peu ; et il trouve les vraies voix qui dessillent les yeux des autres et qui les entraînent. »

Diderot énonce le problème de tous ceux qui veulent exprimer leurs sensations et il nous propose une solution ensuite qui comporte la nécessité de la solitude.
Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui écrivent sont en constante communication avec le monde par le biais des réseaux numériques. J’en suis. Cette constante interaction me laisse-t-elle le temps de réfléchir, d’écouter en moi-même les mots qui me permettront de poser sur la page mon idée de façon à ce qu’elle résonne avec force ?