« Je persiste à croire que l’aptitude
à recevoir des chocs est ce qui fait de moi un écrivain. »
Virginia
WOOLF, Instants de vie
Pour ma part, je crains malheureusement que mon habileté à éviter les chocs m’empêche à jamais de bien écrire. Cela ne fait rien, travaillons, nous arriverons peut-être à quelque chose quand même.
Je prends souvent note de propos d’écrivains, de tous genres.
Le 12 avril, j’écoutais dans l’émission de La Grande Librairie, l’interview de John Le Carré par Pierre Ardisson. Le Carré, lui-même a cité Hitchcock :
Ardisson : D’où vient-il ce style ironique, comique
? Ce livre-là est peut-être votre chef-d’œuvre de comique car il y a beaucoup
d’autodérision.
Le Carré : L’autodérision est importante. Ce lien qui se crée avec le lecteur
requiert de répondre à certaines exigences de base. Le lecteur doit aimer les
personnages ou s’identifier à certains d’entre eux. Il faut un certain
crescendo dans la narration qui pousse à lire.
Le début… comme je l’ai dit ailleurs: commencer par le chat s’assoit sur un
tapis, ça ce n’est pas une histoire. Mais commencer par le chat s’assoit sur le
tapis d’un chien, ça c’est le début d’une histoire.
Autrement dit, la méthode Hitchcock:
– Monsieur Hitchcock, combien peut durer un baiser à l’écran ?
– Oh 20, 25 minutes…
– Oh, ça c’est un vrai long baiser, Monsieur Hitchcock !
– Oui, mais au début j’ai placé une bombe sous le lit.
La promesse que je fais au lecteur, c’est qu’il sera diverti. Ce sera un beau
voyage, ce sera drôle.
Il y a quelques autres citations à propos de l’écriture sur cette page de France Culture :
https://www.franceculture.fr/litterature/ecrire-cest-quoi-pour-celine-duras-aragon-camus
dont celle-ci de 1967, par Raymond Queneau, qui m’effraie :
« Dès le premier manuscrit d’un auteur, on sait, on peut deviner si c’est irrémédiablement un amateur, ou bien si c’est quelqu’un qui peut devenir un écrivain. Même, même si c’est un mauvais écrivain. »
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