En cette semaine toujours assez intense, je n’ai pas réussi à composer un texte qui fasse sens et j’ai donc décidé d’alimenter mon blog avec des bribes de mon journal. En effet, j’en serai éloignée pendant une dizaine de jours et je ne voudrais pas qu’il se sente abandonné. Voici donc
Bribes de journal
2 juin
Lettre à l’administration
Je suis inquiète de rester pendant des heures dans une pièce où les fenêtres ne sont pas ouvertes. Il me semble pourtant que l’aération des locaux a souvent été conseillée, et encore récemment aussi bien par les messages réguliers diffusés au public que dans des recommandations officielles.
De plus, je dois avouer qu’à titre personnel, cet enfermement crée chez moi une inquiétude qui ajoute de l’inconfort à une situation qui est déjà difficile.
5 juin
Alors que j’ai envie de bouger, je reste dans l’attente. Alors que le soleil brille, la pluie tombait violemment, il y a une heure. Alors que j’aimerais écrire, je n’ai plus grand-chose à dire aujourd’hui. Alors que je voulais voyager et me payer des vacances un jour, j’ai bien peur que je ne bougerai plus beaucoup d’ici. Alors que je devrai m’occuper des impôts, j’ai encore une fois laissé tomber !
6 juin
Mot : « un an »
Un an paraît une éternité à un enfant. Il fallait donc se remettre dans la peau d’un enfant.
En 2003, qu’est-ce que je faisais ? C’était l’année de mon capes. En Septembre, je commençais mon année de prof stagiaire, l’année la plus dure de ma vie de prof, probablement.
7 juin
Mot : « déraison »
Soyez raisonnable ! M. C. m’avait dit cela lorsque je songeais à m’engager dans un doctorat. Son conseil était amical et avisé. Mon âge était un inconvénient. Il m’avait suggéré de passer le capes. Je l’ai fait et ai eu du travail pendant quinze ans après cela.
En quoi pourrais-je être déraisonnable aujourd’hui ?
Je pourrais tenter de voler ou d’escalader la façade de mon immeuble. Je pourrais chercher à obtenir un titre de MI ou GMI d’échecs. Je pourrais m’inscrire à un concours de beauté. Je pourrais envoyer des manuscrits à des maisons d’édition. Je pourrais me commander des plats de traiteur à tous mes repas. Je pourrais demander à un médium de me mettre en relation avec mes « chers disparus ». Je pourrais me teindre les cheveux en vert turquoise. Je pourrais adopter de nouveaux chiots et chatons. Je pourrais déclarer ma flamme à un homme ou une femme que j’admire. Mais qui ?
Lire la suite